Gen Paul
Le toreador, 1925-1926
Huile sur toile
Signée en haut à gauche
Dimensions : 55 x 33 cm
Avec cadre : 71,5 x 50 cm
Provenance : collection Guy Mairesse de Montfaucon
Prix : vendu
Un certificat d’authenticité est établi par monsieur Guy Mairesse de Montfaucon le 13/05/2002. Il atteste que cette œuvre date des années 1925-1926. Dans la lettre qui accompagne le certificat, il précise qu’« il s’agit peut être un homme de corrida car Gen Paul se rend souvent à Tolède. […] Ce portrait expressionniste nous indique le passage progressif de Gen Paul aux portraits dont il deviendra un maître ».
Gen Paul représente un tableau qui, s’il paraît esquissé, est en tout point abouti. Le peintre ferait le portrait d’un toreador. Lorsqu’il rentre à Paris, son esprit est encore empreint de Tolède et de l’Espagne, qu’il a visité entre 1924 et 1925. Ce tableau aurait été exécuté au début de sa production de portraits, pour lesquels il est renommé.
Le toreador, le regard en coin, est comme s’il était en train de discuter. Il a posé son chapeau et sa cape. L’on hésite : est-il peint avant sa corrida ? Ou bien après, alors qu’il relâche la tension de son visage et de son corps ? La palette colorée est restreinte, mais pleine de nuances. Le visage se déclinede roses, violets, verts, et beiges.
Les lèvres du toreador font écho au rouge de son ruban de cravate, symboliquement signifié par une couche de peinture longiligne. Le portrait démontre tout le talent de Gen Paul. Sa simplicité n’est apparente, il est en réalité d’une éclatante sobriété pour qui sait s’y pencher.
Eugène Paul est né rue Lepic, au coeur de Montmartre. Sa mère était brodeuse et son père, musicien de café. Il commence à peindre dès son plus jeune âge. Son apprentissage est original : en tant qu’apprenti décorateur d’intérieur, il regarde autour de lui dans les riches appartements.
Passionné de peinture et avide de connaissance, il observe les œuvres rassemblées par les amateurs d’art, là où son travail l’a emmené. En outre, il se familiarise avec l’anatomie humaine en apprenant à connaître les chirurgiens et en les accompagnant dans les salles d’opération. Il complète sa formation durant les quelques années qu’il fréquente l’école des Beaux-Arts de Paris.
En 1913, il se porte volontaire pour le front et est blessé. Un an plus tard, une deuxième blessure entraîne l’amputation de sa jambe droite. De retour à Paris en 1916, il commence à peindre. Sa première peinture à l’huile – le Moulin de la Galette vu de sa fenêtre – date de 1916. Dès lors, Eugène Paul débute sa carrière d’artiste peintre. Il représente de nombreuses vues de Paris pour satisfaire la demande.
Il signe pour la première fois une toile « GEN-PAUL » en 1918. En 1920, il expose au Salon d’Automne, et reste fidèle à cette institution, ainsi qu’au Salon des Indépendants. Il voyage en Espagne et se confronte aux chefs-d’œuvres des maîtres : Goya, le Greco, Velasquez… À son retour, il utilise le noir encore davantage dans ses compositions.
Sa première exposition personnelle a lieu à la Galerie Bing en 1926. Il illustre plusieurs livres de Céline, notamment Voyage au bout de la nuit et Mort au crédit en 1942. Il réalise des gravures, dont certaines ont été publiées dans un recueil intitulé Vues de Montmartre.
À la fin de la Seconde Guerre mondiale, il se rend fréquemment aux États-Unis et à New York. À l’époque, il est gradé du titre de général. En 1952, la galerie Drouant-David de Paris lui consacre une rétrospective. Outre les manifestations annuelles de la scène artistique parisienne (les Salons), Gen Paul n’expose qu’exceptionnellement. En effet, l’artiste refuse de travailler avec des galeries, il ne dépend d’aucune d’elles.À la fin de sa vie, il voyage fréquemment en France et en Espagne.
Musées :
Les expositions collectives posthumes incluent :
• Galerie Roussard, Paris (1999)
• Galerie Roussard, Paris (2002)
Gen-Paul est exposé en France
• À Paris : Centre national des arts plastiques ; Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris ; musée national d’art moderne – Centre Pompidou ; musée Bourdelle
• En province : Les Abattoirs, Toulouse