Paul Le Thimonnier

Jeune danseuse javanaise, daté 1889
Huile sur toile signée
Monogrammée et datée
Inscription « Javanaise » en bas à gauche
Inscription « Exposition 1889 » en bas à droite
Dimensions : 56 x 38 cm
Avec cadre: 81 x 64 cm
Vendu

Paul Le Thimonnier fait le portrait de l’une des quatre danseuses envoyées par le prince Mangkunegara V, du Palais Royal de Solo, lors de l’Exposition Universelle de 1889 à Paris.

L’exposition de 1889, événement majeur célébrant le centenaire de la révolution française, est marqué par la naissance de la plus emblématique des structures qui deviendra le symbole mondial de la technologie : la tour Eiffel. Elle se distingue également par l’installation d’un village javanais au cœur de Paris par les colons néerlandais.

Un « Kampong Javanais », authentique village traditionnel de Java orné d’arbres et de maisons de bambou sur pilotis, voit le jour entre Trocadéro et les Invalides. Soisante-cinq villageois indonésiens, principalement cultivateurs de thé ou de café dans des plantations néerlandaises, y résident. Ils jouent du angklung, un instrument fait de tubes de bambou, cuisinent les plats traditionnels et confectionnent des batiks colorés aux motifs délicats.

L’attraction la plus forte de l’Exposition sont les danses javanaises et la musique traditionnelle des gamelans. Celles qui émeuvent le tout Paris sont les quatre jeunes danseuses âgées de 12 à 16 ans : Wakiem, Taminah, Sariem et sa sœur Soekia.

La beauté de leurs mouvements, la grâce de leurs mains, le charme de leur visage, les motifs de leurs étoffes et la finesse de leurs bijoux bouleversent les visiteurs. Elles seront source d’inspiration pour de nombreux écrivains, poètes, journalistes, peintres, sculpteurs, architectes, chorégraphes et musiciens.

Les orientalistes, les impressionnistes et les symbolistes s’émerveillent par cette incarnation d’un ailleurs fantasmé. Proust et Mallarmé, Gauguin et Mucha, Rodin et Degas, Pissarro et Seurat et puis surtout Debussy et Ravel sont envoûtés par les bruits inouïs des gamelans qui, par leur influence, ouvrent les portes de la musique moderne.

Peintre de portraits et de scènes de genre, Paul Le Thimonnier a été actif à Asnières. Il a été membre et a participé aux Salons des Artistes Français à partir de 1889.

Bibliographie :

Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, Paris, 1999, Vol. 8, p. 581.

• Gabriel Laufer, « Exposition Universelle 1889 – Un kampong javanais au cœur du Trocadéro », Paris, Le Petit Journal,20 avril 2019.