François Zdenek Eberl
Un nu de femme par François Eberl de 1913. Une oeuvre de jeunesse expressionniste et vigoureuse aux riches tonalités de rouge sombre
Huile sur carton
Signée et datée 1913 en haut à droite
Dimensions : 54,5 x 45,5 cm
Avec cadre : 78,5 x 69,5 cm
Prix : 2700 euros
« Ses filles sont tristes, pensives, résignées ; il sent la poésie du malheur et la rend, tâche difficile, sans rendre sa peinture ni ennuyeuse, ni monotone » René Édouard-Joseph
Une oeuvre de jeunesse
Francois Eberl arrive à Paris en 1911 et commence à exposer en 1913, date de notre peinture. Nous sommes à la veille de la première guerre mondiale quand il exécute ce tableau.
Un tableau expressionniste et vigoureux
Bibliographie
Comme Toulouse-Lautrec, il voulait représenter toutes les femmes, qu’Arsène Alexandre, critique, appelle ses « Joconde de trottoirs ». Il donne du charisme, de l’élégance et de la nostalgie aux prostituées, leurs yeux noirs rappellent ceux de Marie Laurencin (célèbre peintre français, ami de Modgliani et d’Eberl).
Après des études aux Beaux-Arts de Prague en 1905, il voyage en Europe (Munich, Amsterdam, Stockholm), puis s’installe à Paris dans le quartier de Montparnasse en 1911. À Paris, le jeune artiste expose rapidement les plus célèbres salons parisiens. En 1919, il séjourne à Montmartre et rencontre les peintres de Bohème : Pablo Picasso, Maurice Vlaminck et Amedeo Modigliani. Il entretient une amitié avec chacun d’eux. Son art est promu par le cercle critique de Montmartre de Francis Carco, François Dorgelès et Pierre Mac Orlan.
Dans les années 20, la carrière d’Eberl prend un tournant décisif. Il est montré et demandé, la marchande et galeriste Berthe Weil l’expose. Il devient membre du Salon des Artistes Indépendants, est admis à la loge franc-maçonne Thélème qu’il décore des années plus tard, en 1956. Il acquiert la nationalité française vers 1920, est fait chevalier de la Légion d’honneur en 1928.
Eberl dépasse les limites de son métier de peintre : il organise quelques expositions (« L’art français », Stockholm) et soutient ses amis en les mettant en lien avec des collectionneurs internationaux. Le glamour des années 20 gagne son rythme de vie, le peintre compte parmi la communauté chic et excentrique parisienne. Eberl s’entoure d’animaux exotiques (un lion, un crocodile), il conduit et gagne des courses pour Bugatti. C’est à cette époque qu’il établit sa seconde résidence à Monaco.
La guerre sonne au cœur de l’Europe ; Eberl lutte de sa nature contestataire de peintre, peint « Kulturkampf » pour dénoncer le régime nazi, se retire à Monaco et entre dans la Résistance. Il ne retourne à son atelier parisien qu’à la fin de la guerre, se remarie et se réinstalle dans le quotidien bourgeois qu’il partage entre Paris et Monaco. Il s’active dans la principauté monégasque, organise des expositions, co-fonde un Salon en 1954.
Bibliographie
Musées
Des peintures ont été exposées dans de nombreuses expositions : musée des beaux-arts de Montréal, pour « De Caillebotte à Picasso » en 2006 ; une exposition personnelle du musée de Montmartre en 1987 et en 2002 ; à Bergame, Italie pour « Les artistes des Salons parisiens 1850-1950 ».