Jacqueline Marval
Nature morte aux vases.
Huile sur toile
Signée au dos
Dimensions : 21,5 x 16 cm
Avec cadre: 29,5 x 23,5 cm
vendu
Jacqueline Marval nous livre ici une oeuvre de petit format, simple et forte à la fois. Cette nature morte aux couleurs chaudes et à la matière épaisse et onctueuse est une oeuvre de jeunesse de l’artiste.
L’artiste joue sur les transparences et les reflets, rompt avec la perspective et donne de la densité à la matière picturale par la couleur et la touche. Elle est représentative du talent, de la liberté et de la volonté de Jacqueline Marval de se lancer dans l’aventure de la peinture sans influences, ni contraintes.
Jacqueline Marval est une artiste peintre de la fin du XIXème siècle et du tournant du XXème. Né en 1866 d’une famille d’instituteurs près de Grenoble, elle n’arrive que tardivement à la peinture. Elle s’installe à Paris en 1895 à Montparnasse, au cœur de la vie artistique de la fin du siècle. Modeste couturière de métier, elle s’initie à la peinture sous l’impulsion de son compagnon Jules Flandrin, élève de Gustave Moreau. Il encourage son talent d’observatrice et de coloriste. Elle rencontre Matisse, Guérin, Laurencin, Camin, Rouault, Marquet et les autres.
L’artiste ouvre la voie au rêve et à la douceur dans ses compositions poétiques, comme les projections oniriques de l’esprit.
Ses peintures sont refusées au Salon de 1900, elle n’y expose que l’année suivante. À ce moment, les collectionneurs et galeristes de génie Berthe Weill, Ambroise Vollard et Eugène Druet achètent et exposent son œuvre. En février 1902, Jacqueline Marval expose au côté de Matisse, Marquet, et de son compagnon Flandrin chez Berthe Weill, 25 rue Victor Massé. Dès lors, elle prend son envol et expose à l’international, en Europe, aux États-Unis et en Asie.
L’art spontané et généreux de l’artiste est salué et reconnu par ses pairs. Lors d’une visite à l’atelier du peintre Lucien Mainssieux, Matisse s’étonne de la puissance des Odalisques, conservés au musée des Beaux-Arts de Grenoble. Dans une correspondance de 1905 avec l’artiste, Marquet et Manguin rendent « l’hommage du bon goût au génie ».
Les crises économiques enchaînent les galeries, réduites à exposer les quelques peintres que la première guerre n’a pas emportés en plus des nouveaux artistes du début du siècle. L’artiste décède dans la pauvreté et l’indifférence, dans la même chambre de l’hôpital Bichat que Paul Verlaine. Ses tableaux sont dispersés après la fermeture de la galerie Druet en 1938.
Aujourd’hui, l’histoire de l’art et les collectionneurs constatent un regain d’intérêt pour cette artiste libre du tournant des siècles. Son univers poétique et coloré s’invite dans les intérieurs de nos contemporains comme dans les musées tel que le Petit Palais à Paris et les musées provinciaux comme le musée de Grenoble.
Bibliographie :
• François Roussier, Jacqueline Marval : 1866-1932, Paris, Thalia Édition, 2008 (réed. 1987), 407 pages
Musées :
• En France : musée des beaux-arts de Nantes, musée de beaux-arts de Grenoble (dont un portait de l’artiste de Jules Hippolyte Flandrin), musée Goya de Castres, musée Mainssieux de Voiron, musée Paul Dini de Villefranche-sur-Saône.