Charles-Marie DULAC (1866-1898)

Un bouquet de chrysanthèmes de 1888 par Charles Marie Dulac à la composition moderne et à la palette sobre et raffinée. Une peinture simple et intemporelle empreinte d’une grande sensibilité.

Huile sur toile
Signée et datée 1888 en bas à droite
Dimensions : 46 x 33 cm
Avec cadre : 68 x 55 cm
Prix : 13 000 €

Une modernité dans la mise en page et une touche variée.

Charles-Marie Dulac met en scène un bouquet de chrysanthèmes, fleur symbolisant le bonheur, l’honnêteté, la fidélité ainsi que l’amitié.
La composition est simple et le cadrage audacieux. Les fleurs et le vase occupent tout l’espace et se partagent la toile à part égale. Le peintre profite de la taille du vase vernissé pour exprimer ses effets de matière. Il le travaille sous forme de touches vigoureuses et sculptées afin de rendre compte des effets de la lumière alors que les fleurs sont traitées de manière impressionniste.

Une palette sobre, raffinée et harmonieuse

Le jeune artiste use d’une palette raffinée, aux couleurs atténuées, dans une gamme de couleurs réduite. Peint dans un camaïeu de beige rosé et orangé,
le bouquet se détache sur un fond neutre en accord avec la sobriété du vase.

Dépouillement et simplicité

Le support du bouquet est quasiment inexistant. Pas de décorum. Les peintres impressionnistes se passent de décor pour mieux souligner ce qu’ils veulent exprimer simplement.
Le choix de la composition simple à la palette sobre confère à cette oeuvre une dimension spirituelle d’une grande sensibilité.

Biographie

Peintre précoce, disparu prématurément, Charles Dulac, naît dans le 11e arrondissement de Paris d’un père commerçant parisien et d’une mère d’origine alsacienne, a fait le choix d’être artiste à part entière. Loin de l’académisme, de l’impressionnisme, du réalisme, Charles Marie Dulac se situe parmi les artistes qui veulent garder le souci d’une bonne technique de la peinture et du dessin, mais estiment que l’art doit exprimer une sensibilité, une vision du monde.

« Dulac fut peintre par vocation. Dès son enfance, alors qu’il suivait en élève dissipé, les cours de l’école primaire Il ne songeait qu’à dessiner. Son goût ne fut pas contrarié : il suivit les cours de l’École des Arts décoratifs.»

Il entre en apprentissage chez un peintre décorateur d’appartement, puis dans une maison de papiers peints et enfin comme peintre de décors à l’atelier de Jean-Baptiste Lavastre. Il travaille alors à l’Opéra de Paris et dans différents théâtres.

Parallèlement, il commence à peindre pour lui-même, essentiellement des natures mortes. Il fréquente les ateliers de peintres comme Adrien Karbowsky, Ferdinand Humbert, Henri Gervex et Alfred Roll. Plus tard, vers 1890, il fréquente l’atelier de Pierre Puvis de Chavannes et d’Eugène Carrière

Mais il est victime d’une intoxication au plomb due à l’emploi de la céruse lors de ses années de décorateur. Il traverse une profonde crise mystique, il n’a que 24 ans et sa carrière d’artiste s’en trouve transformée. Il séjourne à plusieurs reprises au monastère de la Pierre-qui-Vire, proche de Vézelay.

Charles Marie Dulac expose au Salon de 1889 puis, en 1890, au Salon des indépendants et au Salon du Champ-de-Mars. Il y obtient une bonne critique. ll rejoint la Société de Saint-Jean pour le développement de l’art chrétien. C’est une fraternité d’artistes chrétiens. Henry Cochin en est un président très actif à partir de 1894, et c’est aussi un intime de Dulac. Il le soutient, l’expose, l’ achète et fait acheter ses toiles par ses amis.
Il s’épanouit, dans les années 1892-1894, dans la lithographie.
L’ensemble de ces œuvres est exposé en 1896 à la galerie d’avant-garde Le Barc de Boutteville, avec un catalogue écrit par Henry Cochin.

A partir de 1896-1897, il cesse d’exposer et voyage en Italie, cultivant sa passion pour l’art italien primitif et se soignant à la chaleur méditerranéenne. Il peint alors de nombreuses petites toiles représentant des vues d’Assise, Ravenne, Florence, Fiesole… qu’il envoie à ses proches pour payer son voyage.

La dégradation de son état de santé et son désir de rencontrer Huysmans le font rentrer à Paris. Il meurt chez sa mère le 29 décembre 1898. Il n’a que 32 ans !

Huysmans lui rend alors un vibrant hommage.

« Dulac était l’espoir mystique de la peinture de notre temps ».
Une exposition posthume est organisée par ses amis et collectionneurs chez Ambroise Vollard, en avril 1899. Elle réunit une centaine de tableaux et lithographies.

Charles Dulac est présent dans des collections publiques, entre autres en France, aux États-Unis, au Royaume-Uni, au Canada et en Nouvelle-Zélande

Musées

• A Paris :

. Musée d’Orsay
Institut national d’histoire de l’art : fonds de lithographies.

• En France

. Avallon; Autun; Beauvais.
. Brest, musée des Beaux-Arts :
. Gray (Haute-Saône), musée Baron-Martin :
. Reims, musée des Beaux-Arts

• A l’international

-États-Unis
. New York, Metropolitan Museum
. Cambridge, musées d’Art de Harvard.
. San Francisco, musée des Beaux-Arts.
. Lawrence, Spencer Museum of Art.
. San Francisco, musée des Beaux-Arts.
. Cambridge, musées d’Art de Harvard.

-Canada . Montréal, Musée des Beaux-Arts.

-Royaume-Uni . Glasgow, Galerie nationale d’Écosse.

-Nouvelle-Zélande .Auckland, musée d’Art d’Auckland

Sources :

Marguillier (Auguste) dans la Gazette des beaux-arts d’avril 1899 ; Jumeau-Lafond (Jean-David) Les peintres de l’âme (1899) ; Wikipedia. Date de création : 2108-05-11
https://www.appl-lachaise.net/dulac-charles-marie-1866-1898/