Alfred Stevens (1823 – 1906)

À l’arrière du bateau, 1882
Huile sur toile
Signée et datée « Sept. 82 »
Dimensions : 40 x 61 cm
Avec cadre : 69 x 90 cm
Prix : sur demande

Pour cette marine, Alfred Stevens propose un point de vue original : il dépeint l’arrière du bateau sur lequel il se trouve. Le sillon creusé par le poids du navire crée un perspective jusqu’à la ligne d’horizon ; il attrape la lumière et la diffuse sur l’ensemble du tableau. Le peintre indique, d’un coup de pinceau, quelques voiles en arrière plan.

Dans le fond de l’image, les bateaux de charbon marque leur chemin avec les larges fumée noires qui s’échappe des cheminées. En comparaison, les voiliers paraissent fin et vulnérables : le peintre représente métaphoriquement la Révolution industrielle. Alfred Stevens questionne le spectateur : est-il sur un bateau à voile ou bien un bateau à moteur ?

Alfred Stevens est un peintre belge à Paris. Il joue un rôle prépondérant dans le dialogue entre les deux nations, tour à tour belge en France et français en Belgique. Si Courbet, Manet, Rude et Rodin ont rayonné dans toute la Belgique, l’attraction vers la France a été si forte que beaucoup d’artistes belges, et non des moindres, sont considérés comme des parisiens d’adoption : c’est le cas d’Alfred Stevens.

À Paris en 1844, le peintre se fait connaître par ses portraits raffinés du beau monde, dépeignant l’élégante parisienne du Second Empire. Ami de Manet, Scholl et Baudelaire, il est admis à l’école des Beaux-Arts et fréquente l’atelier du grand maître Ingres. La vague du japonisme donne de l’élan à sa peinture dès 1865.

Ami de Bazille, il portraiture et développe un style décoratif. Par la suite, il quitte progressivement les représentations léchées de la bourgeoisie pour d’autres scènes quotidiennes, emprunte de vérisme quoique toujours élégante (voir le tableau de « La femme au bain », vers 1873, musée d’Orsay). À cette époque, le peintre connaît ses heures de gloire. En France, Mathilde Bonaparte soutient son travail, le roi belge lui passe une commande publique.

En 1880, le peintre connaît des difficultés : les débuts d’un nouveau style de peinture, l’impressionnisme, remet en question son approche picturale. Son médecin l’envoie à Menton, il voyage dans le nord de la France. Berthe Morisot le pousse vers l’Impressionnisme qu’il adopte dans ses marines, dont la sensibilité et la modernité sont en tout point semblables à celles de Jongking.

Bibliographie :

• En 1886, il écrit le célèbre Impressions sur la peinture, le livre connaît un grand succès et est traduit en plusieurs langues. Alfred Stevens, Impressions sur la peinture, Paris, Librairie des Bibliophiles, 1883, 96 pages.

• « Le Monde illustré », 18 août 1883, p. 1-3.

Musées :
• À Paris, musée d’Orsay, musée du Louvre département Arts Graphiques.

• En provinces: musée des beaux-arts de Lille, musée des beaux-arts de Rouen, musée des beaux-arts de Reims, musée national du château de Compiègne, musée national Magnin de Dijon, musée des beaux-arts de Marseille, musée Fabre de Montpellier.