Léopold Survage
Une oeuvre cubiste, surréaliste et onirique du peintre de l’école de Paris Léopold Survage représentant une porteuse d’eau à Collioure, datée 1926. Un tableau à la composition très équilibrée et riche de part la présence des différents éléments : la ville, la présence humaine, la végétation, la mer, le ciel, une fenêtre ouverte sur un point de fuite…
Huile sur toile signée et datée 1926 en bas à gauche
Dimensions: 65 x 54 cm
Avec cadre : 90 x 79 cm
Provenance : ancienne collection Thierry Le Luron
Mme Anne Marie Di Vieto a confirmé que l’oeuvre est bien répertoriée dans ses archives.
Prix : VENDU
Survage apparaît comme un véritable passeur de modernité.
« Il nous en bouche un coin » (Juan Gris)
Une oeuvre des « années Collioure »
Entre 1925 et 1932, Léopold Survage effectue plusieurs séjours à Collioure, port méditerranéen où Matisse et Derain, quelques années auparavant, ont produit certains des chefs-d’oeuvre du fauvisme. Il s’éloigne alors du cubisme et de l’abstraction de ses débuts. La lumière et l’architecture si caractéristiques de la ville déterminent ses peintures. À Collioure, Survage revisite le mythe de la femme méditerranéenne tour à tour porteuse, marchande de poisson, rêvant à la fenêtre… oeuvres à travers lesquelles Survage fait ressurgir la tragédie et les allégories antiques. (« Catalogue d’exposition Survage : les années Collioure, 1925-1932 : exposition, Collioure, Musée d’art moderne, du 16 juin au 30 septembre 2012 »)
La découverte de Collioure dans les années 1920 se caractérise également par une nouvelle gamme de couleurs plus chaudes avec des ocres, des bruns. Les graphismes sont simplifiés.
Léopold Survage « artiste inclassable » est un artiste majeur du XXème siècle.
Toute sa vie, Léopold Survage est demeuré un artiste inclassable, entre cubisme et surréalisme, entre figuration et abstraction.
Il nie le cubisme pur des natures mortes de Braque et Picasso et introduit l’architecture, le paysage et toujours un personnage en lien avec son environnement.
Les personnages sont schématisés et, le plus souvent, situés dans un environnement urbain.
Dans ses toiles colorées, il abolit les règles de la perspective traditionnelle .
Le peintre a su créer un langage totalement personnel pour délivrer sa vision poétique de l’univers, par l’intermédiaire de métaphores et de symboles déchiffrables…
Biographie
Né à Moscou d’un père finlandais et d’une mère danoise, naturalisé français en 1927, Léopold Survage est un peintre d’origine multiples.
Les années russes
Son père, Léopold Édouard Stürzwage, est citoyen de Villmanstrand ( Finlande). Léopold Survage est baptisé dans la religion protestante. En 1886 il perd sa mère et l’année suivante entre à l’école Saint-Pierre et Saint-Paul. À la sortie du lycée il entre dans la fabrique de pianos de son père de 1897 à 1900. Fasciné très jeune par le dessin et la peinture, il entre en 1899 à l’école des beaux-arts de Moscou chez Constantin Korovine et Leonid Pasternak, et visite la collection privée de Chtchoukine : Manet, Gauguin, les impressionnistes, Matisse, etc…
A Moscou il participe à diverses expositions dont celle dite « Stéphanos » en 1907-1908 à la maison de l’école Stroganov et du « Valet de Carreau » en 1910-1911. Entretemps son père ruiné liquide ses affaires. Ils partent pour Paris en Juillet 1908.
L’école de Paris
Arrivé à Paris, Il travaille comme accordeur de pianos à la maison Pleyel. Puis il retrouve Archipenko qu’il voyait à Moscou et suit les cours de l’Académie Matisse et de l’Académie Colarossi. Premières expositions à partir de 1911 et, en 1914, les principes du « rythme coloré » par lequel est trouvée une analogie entre la forme visuelle colorée et la musique, sont établis.
Introduit par Guillaume Apollinaire dans le cercle de la baronne Hélène d’Oettingen, avec laquelle il entretient une relation amoureuse.
Il rencontre André Salmon, Picasso, Gino Severini, Robert et Sonia Delaunay, etc. Sa signature autographe figure sur l’un des feuillets signés par les convives du banquet mémorable donné le 31 décembre 1916 en honneur d’Apollinaire à l’Ancien Palais d’Orléans de l’Avenue du Maine.
Au Salon des indépendants de 1914 il montre des rythmes colorés, qu’il veut réaliser au cinéma, anticipant les recherches sur le cinéma abstrait.
En 1915 Survage part à Saint-Jean Cap Ferrat avec la Baronne d’Oettingen et restera sur la Côte d’Azur jusqu’à la fin de la guerre. Il y rencontre sa future femme, Germaine Meyer. Dans une lettre à Léopold Zborowski datée du 31 décembre 1918, Modigliani écrit : « Je fais la bombe avec Survage au Coq d’Or… Le champagne coule à flots ». Apollinaire organise la première exposition de Survage à la galerie Bongard en 1917 regroupant trente-deux de ses tableaux. En 1920 Survage dépose les statuts de la « Section d’Or » dont il est fondateur avec Albert Gleizes et Archipenko, Braque.
Cette association se charge d’organiser les expositions en France et à l’étranger. En 1921, il participe à l’exposition « Les Maîtres du cubisme » à la Galerie de L’Effort moderne. En 1922 il expose chez Léonce Rosenberg, participe à la première exposition de la Section d’Or en Italie à Rome, puis une exposition de groupe à la galerie Weill avec Henri Hayden, Auguste Herbin, Irène Lagut, Jean Metzinger et Severini.
Dès 1922, Survage travaille pour les Ballets russes de Serge de Diaghilev et exécute les décors et les costumes de l’opéra bouffe d’Igor Stravinsky, Mavra . En 1927 un article de Samuel Putnam sur Survage dans le Chicago Evening Post précède une exposition particulière à Chicago aux Chester Johnson Galeries. C’est alors une carrière internationale qu’il poursuit en multipliant les expositions personnelles et collectives en France et à l’étranger.
Il effectue des dessins de tissus pour la maison Chanel et des compositions religieuses comme la crucifixion pour la cathédrale de Turku en Finlande en 1930. En 1937, il réalise une série de panneaux monumentaux pour le palais des chemins de fer à l’Exposition des Arts et Techniques de Paris . Ces toiles mesurant 15,5 mètres sur 4 mètres de hauteur recevront la médaille d’or.
Il se consacre à la peinture monumentale dans les années 1950-1960 : fresque sur le thème de la Paix au Palais des Congrès de Liège qui l’amène à rester dix-huit mois en Belgique en 1958, dessine des cartons Le Coq et le Cheval pour la Manufacture des Gobelins et illustre des ouvrages littéraires.
Le 12 mars 1963, il est nommé officier de la Légion d’honneur.
Bibliographie
• Survage : les années Collioure, 1925-1932 : exposition, Collioure, Musée d’art moderne, du 16 juin au 30 septembre 2012
• Daniel Abadie, Survage d’un seul trait. Préface à l’exposition Survage à la Galerie Saint-Germain en 1974.
• Serge Fauchereau, Quelques remarques. Préface à l’exposition Survage en 1990.
• Léopold Survage, Divertissements. Cahiers de l’Abbaye Sainte-Croix, Les Sables-d’Olonne, 1975.
• Écrits sur la peinture, suivi de Survage au regard de la critique, L’Archipel éditeur, Par is, 1992.
• Jeanine Warnod, Survage, André De Rache éditeur, Bruxelles, 1983.
• Daniel Abadie, Survage, les années héroïques, Anthese, 1993.
• Daniel Abadie, Survage : les années Collioure, 1925-1932, Somogy, Paris, 2012.
Musées
En France
• Paris, Musée national d’art moderne de la ville de Paris
• Céret, musée d’Art moderne de Céret
• Lyon, musée des Beaux-Arts de Lyon
• Béziers, musée des beaux-arts de Béziers.
• Alès, Musée-bibliothèque Pierre-André-Benoit
• Nevers, Musée municipal
A l’étranger
• San Francisco, museum of Modern Art
• New York, museum of Modern Art
• Genève, Musée du Petit Palais
• Prague, galerie nationale de Prague
• Liège , palais des congrès
Sources
https://fr.wikipedia.org/wiki/Léopold_Survage
https://www.mchampetier.com/biographie-Léopold-Survage.html
https://www.gazette-drouot.com/article/l-univers-selon-leopold-survage/13091
https://www.connaissancedesarts.com/arts-expositions/survage-ni-cubiste-ni-abstrait-au-musee-de-la-faience-et-des-beaux-arts-de-nevers-1192603/