Jules DUPRÉ

Le crépuscule
Huile sur toile
Monogramme J.D. en bas à droite
Dimensions : 39 x 31,5 cm
Avec cadre : 60 x 53 cm
Prix : 11 000 €

Peintre sensible, il représente ici une scène matinale, loin des clichés mythologiques de la nature sauvage. Les masses sombres des arbres arrêtent notre regard. Comme un cadre dans un cadre, les arbres invitent à suivre la rivière claire des premières lueurs du jour vers la chaumière au centre de la toile, dissimulée par la nature. La touche est vive, elle est le signe du geste qui précède l’impressionnisme. Plus légère, les poils des pinceaux empâtés suffisent pour suggérer le mouvement du vent dans les feuilles.

En regardant ce tableau, on peut comprendre l’admiration que Van Gogh avait pour l’artiste. Peut être décelait-il dans son travail une forme d’avant garde de l’expressionnisme. Le traitement de la nature et de la lumière, marquée par un empâtement jaune intense, dans cette oeuvre forte de Jules Dupré en est un révélateur.


Biographie :

Né en 1811 à Nantes, Jules Dupré est regardé comme l’un des meilleurs paysagistes du siècle (Bénézit, p. 77). Ses influences sont multiples. Il étudie les maîtres hollandais et admire Rembrandt. Lors de séjours à Londres, le peintre est marqué par les paysagistes anglais, en particulier le maître du paysage, Constable qui influencera profondément son oeuvre. 

Jules Dupré est le fondateur de l’école de paysage français moderne, un des cinq créateurs de l’école de Barbizon avec Rousseau, Millet, Daubigny, Corot. Rattaché à l’école de Barbizon, Jules Dupré profite de l’invention du tube de peinture au début des années 1840 et de l’aménagement de lignes de chemin de fer autour de Paris pour mettre les lumières de la nature à l’épreuve de son pinceau. 

Sa rencontre avec Théodore Rousseau est déterminante; il peint à ses côtés sur le motif dans la forêt de Fontainebleau et apprend à regarder la nature avec sincérité et profondeur.

Il pratique une peinture de paysage caractérisée par des effets de lumière et un empâtement de la matière picturale.Lors des expositions aux Salons, ses oeuvres sont remarquées.

Au Salon de 1835, Eugène Delacroix le félicite pour la facture de ses ciels. Camille Corot le surnomme le « Beethoven du paysage ». À travers la correspondance de Van Gogh à son frère, on peut lire la profonde admiration du peintre pour son ainé.

Jules Dupré, au tempérament passionné et romantique, exalté par le paysage de la nature, est aussi connu comme un précurseur de l’impressionnisme. Du plein air, il retient le calme de la nature en opposition à l’agitation de la ville en pleine expansion industrielle. 


Bibliographie :

• Exposition « L’École de Barbizon : peindre en plein air avant l’Impressionnisme », musée des Beaux-Arts de Lyon, 2002.

• Emmanuel Bénézit, Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs, tome II, Librairie Gründ, rééd. 1976.

Musées :

• À Paris : musée du Louvre, musée d’Orsay.

• Musée Senlecq L’Isle Adam, Musée des Beaux Arts de Reims.

• Musée des Beaux-Arts du Canada ; National Gallery of Art de Londres, l’Hermitage à Saint Petersbourg, le Metropolitan Museum of Art et la Frick Collection pour New York, les musées de Washington, de Memphis et de Saint-Louis.