John Lewis Brown

Bat-l’eau, scène de chasse à courre
Huile sur toile
Signée en bas à gauche
Dimensions : 65 x 50 cm
Avec cadre : 78 x 62 cm
Ancienne étiquette d’exposition au dos avec le nom de l’artiste, un numéro d’exposition 656 et titré « Les bord de l’étang »
Prix : 12 000 euros

John Lewis Brown est né à Bordeaux d’une famille de dignitaires anglais du XVIIIe siècle. Venus d’Écosse, les Brown aurait introduit la race des purs sang anglais en France.

Le présent tableau illustre une partie de chasse. La scène illustre le bat-l’eau, le moment de la chasse où l’animal traqué se réfugie dans l’eau. Les chevaux et les hommes sont à l’arrêt ; les chasseurs abandonnent la poursuite. Avec humour, le peintre donne à l’homme du premier plan la tête de son cheval blanc.

Le peintre porte toute son attention picturale à la bête, l’homme n’est plus qu’anecdote colorée. La touche est libre et précise, les couleurs vives et la palette réduite. Il peint d’une facture claire, affirmée. L’artiste se refuse à l’académisme comme à l’humanisation romantique de la bête, seul l’intéresse le cheval dompté, qu’il étudie dans l’exercice de ses fonctions.

Au début du siècle, l’intérêt qui est porté à Lewis Brown est davantage lié à son ralliement tardif à l’impressionnisme qu’à sa première manière. De son deuxième élan pictural, il correspond avec Pissarro, Manet, Degas, Sisley, Isabey. Sa palette s’éclaircit lorsqu’il rejoint les impressionnistes à Paris.

De son vivant, John Lewis Brown s’éloigne de la politique des Salons et des manifestations institutionnelles. En 1848, il débute au Salon avec Tambour, et ne réexpose pas avant 1859. L’artiste ne veut connaître que la joie de peindre : il n’entend n’être que son peintre, son analyste, son psychologue, poète de ses attitudes et de ses préférences.

Son ambition est d’adorer les chevaux et de les peindre de près. Si le peintre se donne des maîtres, Géricault les surpasse tous. Il l’admire de s’être « plu dans les vraies écuries, parmi l’orgueil, la brutalité et tout ce qu’il y a de plus cheval dans le cheval ».

Son père est propriétaire d’un château dans le bordelais ; domaine vinicole toujours en activité aujourd’hui. Le haras qu’il possède est le premier pas de son fils vers la peinture équine : il copie et dessine inlassablement les chevaux. Le peintre est autodidacte ; il travaille deux ans au Haras des Pins et regarde le travail de Bonington, lointain précurseur de l’impressionnisme envers qui il témoigne sa sympathie.

Il copie Cuyp, Karel, Philips Wouverman, fait deux fois le tour de l’Italie. En 1852, il effectue un long séjour à Copenhague pour répondre à une commande de l’État français, copier Les Pèlerins d’Emmaüs de Rembrandt. Le peintre rencontre du succès par des expositions en province, reçoit une médaille d’or à Limoges. Sa naissance le rend légitime auprès de l’aristocratie qu’il portraiture un temps.

Bibliographie :

• On doit la plupart des renseignements biographiques sur le peintre à son frère, Ralf Brown, inspecteur des Beaux-Arts de Paris. Il s’entretient directement avec Léonce Bénédicte, conservateur du musée du Luxembourg et rédacteur du catalogue d’exposition de l’artiste.

• Léonce Bénédicte, John Lewis Brown, étude biographique et critique, catalogue de l’œuvre gravée et lithographiée de l’artiste, Paris, Librairie de l’Art Ancien et Moderne, 1903.

Expositions :

• cat. exp. Gilberte Martin-Méry, Jacques Chaban-Delmas, Pierre Schommer, John Lewis Brown, 1829-1890, [exposition : Bordeaux, Galerie des Beaux-Arts, du 19 oct. au 9 nov. 1953] Bordeaux, Delmas, 1953.

Musées :

• Conservé au musée d’Orsay, Paris et à la National Gallery, Londres.