Weingart Joachim

Portrait d’homme au gilet bleu.
Huile sur toile
Signée en haut à gauche.
Dimensions: 81 x 65 cm
Avec cadre: 89 x 73 cm
Prix : 13 000 €

Joachim Weingart nous livre ici un portrait empreint de mélancolie, très expressif. Ce portrait de jeune homme sur fond rouge interpelle par sa spontanéité d’exécution.

Vêtu d’un gilet bleu, d’une chemise blanche, d’un collier rouge et d’une cravate noire, il se tient les mains croisées dans une posture relâchée presque désinvolte. La couleur rouge, symbole de passion, très présente sur ce portrait tranche avec le calme et la douceur du personnage le regard dans le vague.

Membre de l’école de Paris, Weingart était un compagnon de Chaïm Soutine, et cela se ressent dans sa démarche de déformer les êtres humain pour mieux les recréer. En résulte une toile abstraite qui brouille les frontières entre la réalité et la fiction, entre le corps et l’esprit.

Le père de Joachim Weingart, négociant en vin, meurt prématurément, laissant sa femme seule avec ses deux enfants.

Joachim Weingart quitte sa ville natale en 1912 pour suivre des cours de dessin à Weimar. Il expose pour la première fois à Lviv en 1912, à l’Ecole des Arts et Métiers puis à Vienne en 1914, où il fréquente l’Académie des Beaux-Arts. L’industriel et mécène, Carol Kratz découvre le talent de Weingart et décide de le soutenir. Alfred Aberdam et David Seifert bénéficieront également de l’appui du mécène.

En 1916, Weingart fait un premier passage à Berlin. Après la Première Guerre mondiale, il rejoint la Galicie et expose à Lodz. De nouveau à Berlin en 1922, il y rencontre Menkés et Alfred Aberdam dans l’atelier du sculpteur Alexander Archipenko.

En septembre 1923, une exposition personnelle est organisée au siège de la Société des amis des Beaux-Arts de Lvov.

En 1923, selon une une lettre de Menkès, il le rejoint à Paris et partage sa chambre pendant deux années à l’hotel. il se lie avec Léon Weissberg et Aberdam déjà rencontré à Berlin. En 1925, il se retrouveront réunis pour exposer dans la galerie de Jan Sliwinski” Le Sacre du Printemps” au 5 rue du Cherche-Midi, Les amis galiciens formeront le “Groupe des Quatre”.

En 1925, Weingart s’installe dans un atelier à Montparnasse. Il tombe amoureux d’une jeune française, fille de médecin, qu’il épouse malgré l’opposition des parents. Le marchand René Gimpel s’intéresse à sa peinture et Weingart connait alors une période de succès avant de sombrer dans une dépression après le départ de sa femme et de son fils.

En 1930 Gimpel lui signe un contrat. En novembre 1934, Weingart commence les dessins au fusain pour le portrait de Mme Gimpel. Son état de santé s’aggrave. Solitaire et tragique, il se tient à l’écart. Il peint sans relâche dans son atelier. C’est là qu’il est arrêté le 30 mars 1942 puis interné au camp de Pithiviers.

Le 17 juillet 1942 il est déporté. Convoi n°6. Assassiné à Auschwitz. Son frère se suicidera la même année.