Jules Marie Sevestre

La Baigneuse, cica 1870
Huile de toile
Signée en bas à gauche
Dimensions : 63 x 66 cm
Avec cadre : 87,5 x 91 cm
Prix : 13 000 €

Jules Marie Sevestre est un peintre de talent du XIXème siècle. Il fait carrière pendant les années de bouleversements politiques, historiques et picturaux. Il né en 1834, soit l’année du décès du général Lafayette, alors que Chateaubriand, Mirabeau et Hugo débattent de l’avenir politique et artistique de la France.

Le peintre reçoit l’enseignement de Camille Corot et de Léon Coignet ; il débute au Salon parisien de 1864. La même année, Viollet-le-Duc consacre la cathédrale Notre-Dame de Paris après rénovation.

Le musée français s’organise ; l’institution aussi. Le peintre saisi les codes du style officiel du Néo-classicisme et s’imprègne du Réalisme de Courbet après avoir été bouleversé par les codes du Romantisme.

Il arrête d’envoyer ses toiles au Salon en 1890 pour se consacrer à une pratique solitaire et personnelle.

Le présent tableau dénote de la leçon du Réalisme de Manet et de Courbet. Le peintre se départit de la profondeur psychique des figures du Romantisme pour proposer une étude de nu. Loin de Chassériau, il reprend Ingres, ses talents de dessinateur et son académisme.

Le tableau est à dater des années 1870. Le cadre, style Louis XIV, est celui d’origine. Le peintre représente une baigneuse en pleine nature. Dépeinte de trois quarts, elle montre l’arc de son dos, architecture solide et délicate autour de laquelle la composition s’organise.

Sevestre développe le dos, prolonge jusqu’à la jambe et souligne par le même effet la diagonale du tableau. La jeune fille attrape une branche, prétextant ainsi la raison pour laquelle elle pose sa tête sur le bras, elle croise une jambe à la manière de la grande odalisque d’Ingres.

Les cheveux roux encadrent le visage et souligne le dos de la jeune fille. Son regard est dirigé vers le spectateur ; il observe la flamme verte qui anime ses pupilles. La nature est subtilement suggérée, les feuilles et le ruisseau semblent agités par le frisson du vent et de la main du peintre.

Musées :

• musée des Beaux-Arts de Rouen, musée d’Evreux, musée de Vitrée, collections privées.

Bibliographie :

• « Revue moderne des arts et de la vie 1920 – 1982 », 1er févr. 1903.