Jean Hippolyte Marchand

Nature morte à la cruche, 1912
Huile sur toile
Dimensions : 54 x 42 cm
Avec cadre : 79 x 68 cm
vendu

L’artiste nous délivre ici une nature morte cubiste, solide et austère, que les anglais reconnaitront comme les principales qualités de la tradition française, de Poussin à Cézanne. La cruche en terre cuite est un motif récurrent, qu’il reprend au dos de son plus célèbre autoportrait.

Le tableau présente un verso. Le peintre y figure une vue des quais de Seine et du Pont Marie peinte de la fenêtre de son atelier de l’Île Saint-Louis, autour de 1910. Nous remercions Mr Michel Charzat, auteur du livre « la Jeune peinture française 1910-1940» pour ses indications concernant le lieu et la date du verso de l’oeuvre.

Jean Marchand est un peintre de l’aventure des avant-gardes. Il est du Cubisme des Salons, préfigure le Futurisme. Dès 1910, le public et la critique s’interrogent. Faut-il placer Marchand chez les fauves d’hier ou chez les cubistes de demain ? Apollinaire, dans Les peintres cubistesde 1913, classe l’artiste dans le « cubisme physique ».

Âgé de dix-huit ans, Jean Marchand quitte sa famille pour apprendre la peinture. Il rejoint l’atelier de Jean Bonnat et de Luc-Olivier Merson aux Beaux-Arts de Paris. Déçu de l’apprentissage académique, il décide d’être à lui-même son propre maître.

Il expose au Salon des Indépendants en 1908, décroche une bourse du département de la Seine en 1910, quitte sa mansarde de l’ile Saint-Louis et investit l’ancien atelier de Renoir à Montmartre. Il fréquente les Lhote et les Dufy à Orgeval. Avec Sonia Lewitska, peintre décorative, il voyage en Ukraine, à Varsovie et à Moscou.

En 1912, il expose au Salon de la section d’or, exposition majeure dans l’histoire de la construction du Cubisme. En 1915, il présente ses toiles à la Carfax Gallery de Londres. Roger Fry, du groupe de Bloomsbury, l’expose à Londres pour sa seconde exposition sur les artistes postimpressionistes. Il travaille avec le groupe comme illustrateur et peintre.

Bibliographie :

• Michel Charzat, « La jeune peinture française, 1910 – 1940, une époque, un art de vivre », Paris, Hazan, 2010, p. 166-173.

• Conservation anglaise, « Le groupe de Bloomsbury », Paris, Gallimard, 2009, p. 145-249

Musées :

• À Paris : Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris. À Londres : Tate Gallery (quatre tableaux).

• En France : Lyon, musée des Hospices civils de Lyon ; Marseille, musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (mucem) ; Villeneuve-d’Ascq, musée d’art moderne Lille Métropole ; Troyes, musée d’art moderne ; Grenoble, musée de Grenoble ; Céret, musée d’art moderne ; Besançon, musée des beaux-arts et d’archéologie ; Saint-Tropez, musée de l’Annonciade.