Jacqueline Marval

Les baigneuses, datée 1905
Huile sur toile
Signée et datée en bas à droite
Dimensions : avec cadre 67,5 x 58,5 cm
Reproduit p. 66-67 in François Roussier, Jacqueline Marval : 1866-1932
Prix : sur demande

Ce tableau aux couleurs fauves représente deux jeunes femmes nues sur la berge d’une rivière. Elles sont représentées dans une attitude naturelle et détendue. L’une en équilibre sur un pied s’appuie sur l’épaule de l’autre afin de se sécher les pieds.
Les couleurs vives et acidulées dans les tons jaunes du fond contrastent avec le rose des corps et donne à l’œuvre une atmosphère joyeuse et lumineuse.L’œuvre dégage une impression de liberté et de spontanéité.
En représentant des femmes nues de manière aussi ouverte, Jacqueline Marval défiait les conventions et affirmait son indépendance.

Biographie:

Jacqueline Marval est une artiste peintre de la fin du XIXème siècle et du tournant du XXème. Née en 1866 d’une famille d’instituteurs près de Grenoble, elle n’arrive qua tardivement à la peinture. Elle s’installe à Paris en 1895 à Montparnasse, au cœur de la vie artistique de la fin du siècle.

Modeste couturière de métier, elle s’initie à la peinture sous l’impulsion de son compagnon Jules Flandrin (1871 – 1947), élève de Gustave Moreau. Il encourage son talent d’observatrice et de coloriste. Elle rencontre Matisse, Guérin, Laurencin, Camin, Rouault, Marquet et les autres.

L’artiste ouvre la voie au rêve et à la douceur dans ses compositions poétiques. Peintre de talent, elle se calque sur les idées du fauvisme : rompre la perspective, donner densité à la matière picturale par la couleur et la touche, sortir des sujets académiques pour valoriser le vérisme du paysage comme les projections oniriques de l’esprit.

Ses peintures sont refusées au Salon de 1900, elle n’y expose que l’année suivante. À ce moment, les collectionneurs et galeristes de génie Berthe Weill, Ambroise Vollard et Eugène Druet achètent et exposent son œuvre. En février 1902, Jacqueline Marval expose au côté de Matisse, Marquet, et de son compagnon Flandrin chez Berthe Weill, 25 rue Victor Massé.

Dès lors, elle prend son envol et expose aux quatre coins du monde (du Metropolitan à New-York au musée Ohara de Kurashiki au Japon, en passant par toute l’Europe), est encensée par la critique (Guillaume Apollinaire la considère comme « l’une des plus remarquables artistes de ce temps » Le Temps, 25 février 1912) et provoque l’admiration de tous, que ce soit par son travail ou par sa forte personnalité

Bibliographie :

• François Roussier, Jacqueline Marval : 1866-1932, Paris, Thalia Édition, 2008 (réed. 1987), 407 pages

Musées :

• En France : musée des beaux-arts de Nantes, musée de beaux-arts de Grenoble (dont un portait de l’artiste de Jules Hippolyte Flandrin), musée Goya de Castres, musée Mainssieux de Voiron, musée Paul Dini de Villefranche-sur-Saône.