Frédéric Samuel Cordey

Nature morte aux pommes.
Huile sur toile
Signée en haut à gauche
Dimensions: 27 x 35,5 cm
Avec cadre: 40, 5 x 49 cm
Vendu

D’une touche fine et hachurée, dont les traits sont juxtaposés les uns aux autres, Frédéric Samuel Cordey signe une nature morte vibrante de couleurs et de lumière. La nappe blanche aux reflets bleus se détache sur un fond noir mauve-violet et offre un écrin idéal aux pommes pour reposer. Celles-ci sont de couleurs vertes amande et rouge-orangées. À ces jeux de couleurs, s’ajoute un jeu sur l’ombre et la lumière ; le contraste qui s’en dégage est saisissant.
La facture est soignée, cela se ressent jusque dans l’attention portée par le peintre au dessin du damassée de la nappe sur laquelle reposent ces pommes légèrement inclinées.
Frédéric Samuel Cordey s’affirme comme tenant de la couleur et du dessin. Le traitement de l’espace est aussi méticuleusement ordonné. La table, semblable au plateau d’un échiquier, découpe le fond noir en oblique par une ligne discontinue. L’alignement des quatre pommes soigneusement posées souligne cet agencement géométrique singulier.
Une modernité et une intemporalité se dégage de la toile.
On pense aux pommes de Cézanne, Courbet ou Gauguin…

Frédéric Samuel Cordey évolue avec les impressionnistes, il présente quatre tableaux avec le groupe pour la quatrième exposition impressionniste en 1877.
Elève d’Isodor Pils et de Gustave Boulanger à l’école des Beaux-Arts de Paris, il fait parti du groupe (Monet, Renoir, Pissarro, Sisley) qui se rebelle contre l’enseignement académique pour suivre la voie de l’Impressionnisme.
L’artiste participe au salon d’Automne dès 1903. Il n’expose que rarement et les critiques d’art sont élogieux à son sujet. Une exposition rétrospective a lieu à la galerie Choiseul à Paris en 1913. Sa fortune lui permet de travailler selon ses propres aspirations sans dépendre de la critique et de l’aide des marchands.
Apprécié de Gustave Caillebotte et particulièrement lié à Auguste Renoir, il est figuré dans plusieurs tableaux de l’artiste, dont le « Bal du moulin de la galette ». Paysagiste attentif, il se plait à dépeindre la nature environnante ; Si la campagne auxerroise est l’un des lieux de prédilection du peintre, il séjourne non loin de Camille Pissarro à Neuville-sur-Oise ainsi qu’à Eragny-sur-Oise.

Bibliographie :

. Article d’Adolphe Thalasso, « Exposition F.-S. Cordey », in L’Art et les artistes, revue mensuelle d’art ancien et moderne, oct. 1913-3 févr. 1914, p. 237

. André Roussard, Dictionnaire des peintres à Montmartre au XIXème et XXème siècles

. Cat. d’exp. Christophe Duvivier, Les peintres et l’Oise, les peintres-graveurs de la Vallée de l’Oise, [exposition « Les peintres et l’Oise, les peintres-graveurs de la Vallée de l’Oise », Pontoise, Musée Tavet-Delacour, du 26 févr. au 23 sept. 2007], Pontoise éd. du musée, 2007

. Sophie Monneret, L’Impressionnisme et son époque, Paris, Robert Laffont, 1987

Musées :

. Madame Cordey faisant de la tapisserie, 1879, Paris, musée d’Orsay.

. Plat de pêches, 1906, Nevers, préfecture de la Nièvre.