Fernand Piet

Le marché de la place du Poids Public de Vannes, 1903
Huile sur carton
Signée et datée sur le coin inférieur droit
Dimensions : 52 x 75 cm
Avec cadre : 75 x 97,5 cm
Prix: 15 000 euros

« L’originalité se distingue de mieux en mieux de l’œuvre de Fernand Piet, dont les types de ronfleurs, pris sur différents bancs de nos jardins publics, ont chacun un cacher particulier. […] Fernand Piet, étant donné son jeune âge, promet de rattraper brillamment ses aînés s’il continue dans cette excellente voie. »

Fernand Piet s’est fait le peintre du quotidien, de la vie parisienne et de la Bretagne des ports et villages, de Brest à Loctudy en passant par Vannes.

Le présent tableau illustre une scène de marché sur la place du Poids Public à Vannes. Des pavés jusqu’à la devanture du café des arts, l’humeur est au travail et à l’échange. Au premier plan, les mains se tendent, les corps se baissent. Les coiffes des bretonnes sont à peine détaillées, la touche est libre et relevée.

L’attention se porte sur les fruits et légumes, les corps, l’agitation, soit le caractère pittoresque de la scène. Ce tableau est à rapprocher de son pendant, « Le Marché à Brest », daté de 1899. Il est historiquement conservé dans la prestigieuse collection Chtchoukine, du nom du riche négociant moscovite qui rassembla de nombreux chefs-d’œuvres de l’art moderne entre 1898 et 1914.

Fernand Piet est un peintre, lithographe et dessinateur du tournant du siècle, à l’aube des avant-gardes. Dès 1890, il fréquente le monde du Paris de la Belle Époque, dont les peintres les plus significatifs sont Bonnat, Cormon, Meissonier, Rochegrosse et Breton.

Il est de l’Impressionnisme et du Fauvisme, fréquente Toulouse-Lautrec, Raoul Dufy et Georges Rouault à l’Atelier du peintre Eugène Cormon et d’Alfred Roll, dite Académie de la Palette. Il est également formé aux Beaux-Arts de Paris, à l’atelier d’Eugène Carrière.

Par la suite, il acquiert renommée et reconnaissance. Le peintre tient son atelier au 38, boulevard Rochechouart, expose au Salon des Artistes Français et au Salon des Indépendants (de 1893 à 1925), dont il est vice-président en 1905 avec son ami Paul Signac. Le peintre fait histoire : il participe à l’exposition de la Sécession viennoise en 1899, il est médaillé de Bronze à l’exposition universelle de Paris, 1900.

Bibliographie :

• Erich Steïngraber, Fernand Piet, Leben & Werk, Munich, Bruckman, 1974

• Armand Dayot, L’art et les Artistes, Tome II, octobre 1905 – mars 1906, Paris, 1906, page 60.

La revue précise que l’État achète « La Gavotte, à Loctudy, Bretagne » en 1905.

• Pépin d’Ars, art. « Tablettes graphiques, Le Salon d’Été », Le Nouvel Écho, revue littéraire et dramatique, Paris, n°14, 15 juillet 1892, page 444-445.

Musées :

• Centre National des Arts Plastiques, Paris (La Gavotte, Bretagne, 1905 ; La rivière à Pont-Château, 1911 ; Marché au Légumes, 1906); La Piscine, Roubaix ; Musée d’Art moderne et contemporain de Strasbourg (Marché en Zélande, 1897) ; musée de Reims (Marché à Liège, 1895)

• Neue Pinakothek, Munich ; musée de l’Ermitage (collection Chtchoukine), Moscou