Alexandre-Marie Colin

La luge, 1830-1835
Huile sur toile
Signée en bas à gauche
Dimensions : 54 x 65 cm
Avec cadre : 80 x 91 cm
Prix : sur demande

Peintre parisien du Romantisme français.

Le tableau présente une scène de genre hivernale, à la composition soignée et dynamique. Au premier coup d’œil, on s’émeut du manteau de la neige et du jeu des enfants ; on entendrait presque le bruit étouffé de leur pas. La facture du peintre sert la solidité de la composition.

Les bonnets colorés ont des motifs variés, les visages prennent différentes expressions et les gestes se font écho comme une chorégraphie parfaite. Le peintre détaille le groupe occupé à tirer la luge, l’effort de chacun est souligné par la diagonale ascendante.

Au second regard, le jeu se détaille. L’enfant assis sur la luge porte de jolis souliers et un chaud manteau. À côté de lui une petite fille élégamment emmitouflée le regarde et lui parle.  Parmi les enfants qui tirent le carrosse improvisé, certains ont des sabots aux pieds et des manteaux de fortune. Colin donne une autre tonalité au jeu des enfants, dont les rôles reprennent les règles de la société et de leurs parents.

Alexandre-Marie Colin peint avec les Romantiques. Élève d’Anne-Louis Girodet, il se fait peintre d’histoire, de genre, de portrait et de paysage. On lui connaît quelques lithographies et dessins.

Grand ami de Delacroix, figure de proue du Romantisme français, et de Richard Bonington, peintre romantique anglais des plus importants de son temps, Colin participe au Salons parisiens de 1819 jusqu’à la fin de sa carrière. Il est médaillé et récompensé de 1824 à 1840, peint le décor de l’église de Saint-Roch en 1851 et est nommé professeur de dessin aux Beaux-Arts de Nîmes à sa maturité.

Souvent, la postérité a confondu certains tableaux de Delacroix avec ceux de Colin. De l’artiste, l’on retient ses portraits du beau monde parisien, des peintres (par exemple, le Portrait de Géricault, 1924) et des acteurs en costume de scène. Autrement, il peint des paysages d’Italie et des tableaux d’histoire de la lutte pour l’Indépendance de la Grèce, inspirées des chefs-d’œuvre poétiques de Lord Byron.

Bibliographie :

• Emmanuel Bénézit, « Dictionnaire des peintres, sculpteurs, dessinateurs et graveurs », t. 3, Paris, Librairie Gründ, 1976, p. 772

• Michel Nicolas, « Histoire des artistes, peintres, sculpteurs, architectes et musiciens-compositeurs du département du Gard », Nîmes, Imprimerie Ballivet, 1859, p. 14-15

• « Catalogue des tableaux et copies d’Alexandre Colin, peintre d’histoire, chevalier de la légion d’honneur et meubles anciens, porcelaines, faïences, costumes, étoffes, objets divers qui garnissaient son atelier dont la vente aura lieu par suite de son décès le mercredi 2 février 1876 », Paris, Hôtel Drouot, 1876, p. I-XII

Musées :

• Paris ; musée du Louvre département des Peintures ; musée du Louvre département des Arts graphiques ; hôtel Matignon. Versailles, musée national des châteaux de Versailles et de Trianon ; aile nord des ministres ; musée Lambinet.

• En province : Rouen, musée des beaux-arts de Rouen. Dijon ; musée national Magnin. Saint-Vaast-la-Hougue ; musée maritime de l’Ile Tatihou. Autun ; musée Rolin. Chantilly ; musée Condé. Tours ; musée des beaux-arts. Dijon ; musée des beaux-arts.

• À l’international : Munich, Florence.