Adèle Hippolyte Lallemand
Fleurs et fruits d’automne, 1845
Paire d’huile sur toile
Signée et datée en bas à droite
Dimensions : 55 x 66 cm
Avec cadre: 73 x 84 cm
prix : 15 000€ la paire
« Est-ce peint sur porcelaine ou sur papier ? » in « Catalogue complet du salon de 1846 annoté par A.-H. Delaunay, rédacteur en chef du Journal des Artistes », Paris, Bureau du journal des Artistes, 1846.
Adèle Hippolyte Lallemand est une artiste française née à Paris. Elle vit et se forme à la capitale. Élève de Belloc, elle se spécialise en peinture de nature morte. Elle se dévoue à la représentation précise et fidèle des choses de la nature.
Fleurs et fruits de saison sont peints à l’aquarelle et à l’huile sur toile. Hormis l’art floral dans lequel elle excelle, on lui connaît quelques portraits de proches (« L’heureux du jour, Portrait de Mlle Éléonore N… », 1845).
Lallemand expose régulièrement dans les Salons parisiens de 1835 à 1870. Ses envois, de qualité, sont toujours salués par la critique. « Est-ce peint sur porcelaine ou sur papier ? », demande A.H. Delaunay, rédacteur en chef du « Journal des Artistes », en 1846.
La nature morte est un genre d’une rare complexité. De la Renaissance italienne à l’académisme français du XVIIèmesiècle, le genre est peu considéré. En 1667, Félibien donne une conférence sur la hiérarchie des genres de la peinture à l’Académie royale de peinture et de sculpture.
Il parle de la nature morte comme d’un sous-genre pictural, piètre exercice mental en comparaison de la sollicitation intellectuelle que suppose la peinture religieuse, mythologique et historique.
Depuis la Renaissance, l’art, et notamment celui de notre artiste, vit sur l’héritage de Léonard de Vinci : l’art est « cosa mentale », soit « chose de l’esprit ». Elle doit tendre à éveiller notre intellect et à élever notre âme. C’est dans cette optique que l’art de la nature morte, réceptacle de la spiritualité, se développe aux Pays-Bas.
Le siècle d’or hollandais porte le genre de la nature morte à ses lettres de noblesse ; la Flandre protestante est l’écrin de la réussite des plus grands peintres. Chaque sous-genre de la nature morte porte un nom ; de la représentation des produits du petit déjeuner à celle de mets luxueux exportés depuis les colonies.
Adèle Hippolyte Lallemand s’imprègne de l’héritage flamand et se joue des codes de la représentation académique. Les bouquets sont savamment rangés et dérangés. Les fruits et les fleurs s’organisent sur la toile pour que l’œil du spectateur puisse le saisir dans toute sa clarté.
Les couleurs vives et l’attention portée à leur harmonie se subordonnent à la loi du dessin de l’artiste. Son regard est précis, sa main solide, son pinceau d’une grande finesse.
Le trait d’esprit de l’artiste consiste à animer la nature morte avec des insectes volants. Pour la Renaissance italienne, la mouche, l’abeille et le papillon possèdent une symbolique très forte. Posés sur les lèvres ou le visage d’un homme, il représente le génie, posés sur une fleurs, il représente sa condition d’éphémère et, par extension, la condition humaine du spectateur.
Bibliographie :
• Bénézit, Elisabeth Hardouin Fugier, « Les peintres Natures Mortes en France ».
• Les titres des œuvres sont donnés dans « Explication des ouvrages de peinture, architecture, gravure et lithographie des artistes vivants, exposés au musée royal, 15 mars 1845 », Paris, Vinchon, 1845.